Manifeste pour le retour aux heures d'enseignement en demi-classe

26/11/2012 09:16
N.B. Ce texte n'en encore qu'au stade d'ébauche. Il sera modifié en fonction de vos remarques et suggestions. N'hésitez pas à laisser un commentaire dans la case prévue à cet effet en bas de cette page. Lorsque le manifeste sera achevé, il prendra la forme d'une pétition à signer en ligne ou/et sur papier.

 

Nous, professeurs de lycée, avons décidé de réagir face à la dégradation du service public d’enseignement. Les prétendues « réformes » menées lors du précédent quinquennat ont conduit à une situation catastrophique. Entre autres problèmes, on peut citer la baisse du taux d’encadrement des élèves. L’attribution aux professeurs stagiaires d’un temps complet, le non remplacement systématique d’un fonctionnaire sur deux, la suppression des dédoublements de classe dans plusieurs disciplines : toutes ces mesures désastreuses sont la cause d’une importante augmentation du nombre moyen d’élèves par professeur. On voit mal comment la qualité de l’enseignement pourrait ne pas en souffrir.
Face à une telle situation, beaucoup d’entre nous ont été soulagés à l’issue des élections présidentielles, puisque le candidat Hollande avait fait de l’école l’une de ses priorités. M. Peillon, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, a d’ailleurs pris quelques mesures allant dans le bon sens.
Et pourtant, nous restons très inquiets, parce que ces mesures ne sont pas à la hauteur des dégâts.
Nous sommes d’autant plus inquiets – et même en colère – que le gouvernement s’engage dans une politique de rigueur budgétaire qui ressemble à s’y méprendre à de l’austérité.
Certains diront peut-être qu’il y a une grave crise de la dette publique, et qu’il faut d’urgence réduire les dépenses de l’État. Ils oublient que les politiques d’austérité ne font qu’aggraver la crise – que ce soit en Grèce, en Espagne ou dans d’autres pays. C’est d’ailleurs ce qu’avait bien compris M. Hollande… à l’époque où il était encore candidat à la présidence de la République. Aussi attendons-nous de lui qu’il se souvienne de ses promesses de naguère.
En tous les cas, nous n’accepterons pas que l’Éducation nationale soit sacrifiée au nom de la rigueur budgétaire. C’est pourquoi nous demandons à M. Peillon de mettre en œuvre une réforme qui abolisse clairement toutes les mesures régressives décidées lors du précédent quinquennat.
Nous revendiquons tout particulièrement le retour aux heures d’enseignement dédoublées en lycée. Ce dispositif permettait de travailler quelques heures avec une moitié de la classe dans certaines disciplines. Il a été supprimé par la « réforme » du lycée mise en œuvre par le précédent ministre de l’Éducation nationale, et qui se poursuit aujourd’hui sous l’égide de M. Peillon. Or, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces heures en demi-classe n’étaient pas un luxe scandaleux. Elles permettaient de travailler autrement, avec des élèves plus attentifs et plus motivés. Elles permettaient aussi de repérer davantage les difficultés des élèves et d’y remédier. Leur suppression ne peut qu’entraîner une dégradation de la qualité de l’enseignement en lycée.
Pour faire aboutir nos revendications, nous sommes prêts à agir. Conscients que les moyens habituels (négociations syndicales, pétitions, grèves et manifestations d’une journée) risquent fort de ne pas suffire, surtout en période de crise économique, nous envisageons d’autres types d’action, plus spectaculaires, afin de faire entendre notre voix. Par exemple, ceux d’entre nous qui corrigent le baccalauréat en juin 2013 pourront retenir quelques temps les copies et les notes des candidats dans le but de donner plus de poids aux négociations avec le ministère de l’Éducation nationale. Mais d’autres actions sont envisageables, et ce bien avant la fin de l’année scolaire.
Pour organiser ces actions, nous appelons à la constitution de collectifs locaux, départementaux ou académiques. Ces collectifs accueilleront dans leur sein des collègues syndiqués et non syndiqués. Ils seront soutenus par les syndicats qui le souhaitent. Tous ces collectifs seront autonomes, mais ils pourront se coordonner au moyen de ce site :  https://dedoublement.webnode.fr/ 
Bien entendu, nous n’ignorons pas qu’il existe dans l’Éducation nationale bien d’autres problèmes que ceux que nous soulevons : démotivation, passivité, niveau faible de beaucoup d’élèves, programmes ou examens parfois inadaptés, etc. Mais tous ces problèmes ne pourront pas être résolus si les conditions de travail des professeurs (et des élèves) continuent d’être aussi mauvaises. Contrairement à ce que disait un ancien ministre de l’Éducation nationale, dont il vaut mieux taire le nom par charité, on ne peut pas « faire mieux avec moins ». Tout ne se réduit pas à une question de moyens humains et financiers, certes, mais ces moyens n’en sont pas moins nécessaires.
Nous sommes également conscients que l’Éducation nationale n’est pas seule touchée. Bien avant la crise financière de 2007-2008, on pouvait constater une dégradation générale des services publics (hôpitaux, poste, justice…), et pas seulement en France. Mais cette régression n’est pas une fatalité : elle est le fruit de décisions politiques aux niveaux national et européen. C’est pourquoi il est toujours possible de la combattre, et nous nous déclarons solidaires de tous les mouvements visant à sauvegarder les services publics ou à améliorer leur qualité.

Sujet: Manifeste-pétition pour le retour aux heures d'enseignement en demi-classe

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