Exigeons le retour aux dédoublements

des heures d'enseignement !

 

Bienvenu(e) sur dedoublement.webnode.fr

 

Pour voir (et commenter) le manifeste-pétition...

... il vous suffit de  cliquer ici .

 

À quoi sert ce site ?

L'utilité de ce site est double.

Il s'agit d'abord de faire connaître à tous les citoyens un scandale : la suppression des heures d'enseignement dédoublées en lycée. Au lieu d'enseigner certaines heures en demi-classe, de nombreux professeurs doivent maintenant faire face en permanence à des classes entières. Et comme celles-ci sont souvent plus chargées qu'auparavant, les conditions de travail sont d'autant plus difficiles. C'est particulièrement le cas dans certaines classes - dans les sections technologiques, mais pas seulement - où le niveau et la motivation des élèves sont plus faibles qu'ailleurs. Les conséquences de cette "réforme" ne sont évidemment pas positives pour les élèves !

Mais ce site a également un autre objectif : permettre à tous les professeurs concernés par ce problème d'élaborer ensemble une stratégie. À terme, il s'agit de mettre en œuvre une mobilisation suffisamment puissante et légitime pour obtenir du gouvernement le retour aux dédoublements.

Si vous voulez participer à l'élaboration de cette stratégie, cliquez ici.

 

À qui ce site est-il destiné ?

Ce site s'adresse tout particulièrement aux professeurs de lycée qui ont vu récemment leurs conditions de travail se dégrader suite à la suppression des dédoublements.

Mais ce site est ouvert plus généralement à tous ceux qui se sentent concernés par ce problème des dédoublements : professeurs qui s'intéressent à la question même si elle ne les touche pas directement ; militants syndicaux ; élèves ; parents d'élèves ; simples citoyens inquiets de la dégradation des services publics....

 

Les dédoublements, qu'est-ce que c'est ?

Un dédoublement d'heure d'enseignement, c'est la transformation d'une heure devant une classe entière, en deux heures devant une demi-classe. Ce dispositif permet une plus grande participation des élèves, une plus grande attention des professeurs à leurs difficultés, et la possibilité de faire des exercices difficiles à mettre en oeuvre en classe entière.

Jusqu'à la "réforme" du lycée, des heures de dédoublement existaient dans diverses disciplines et dans plusieurs sections. Aujourd'hui, elles ne sont plus du tout garanties. Le chef d'établissement dispose chaque année d'un certain nombre d'heures d'"accompagnement personnalisé" qu'il répartit entre plusieurs disciplines après avoir consulté l'équipe pédagogique du lycée. Cette nouvelle pratique a plusieurs inconvénients :

- elle renforce le pouvoir (et l'arbitraire) du chef d'établissement ;

- elle ne permet pas à toutes les disciplines de bénéficier des heures de dédoublement dont elles profitaient jusqu'alors ;

- elle risque de créer des conflits stériles entre professeurs de plusieurs disciplines.

 

Concrètement, qu'est-ce qui a changé pour les disciplines enseignées en lycée ?

Ce site étant encore en formation, je n'ai pour l'instant de données précises que pour la philosophie. Pour les autres disciplines, je vais tâcher d'avoir des renseignements le plus rapidement possible. N'hésitez pas à m'en communiquer si vous en avez.

En philosophie, les dédoublements avant la "réforme" du lycée, étaient garantis pour les S et les sections technologiques (même si, dans la pratique, la plupart des chefs d'établissement ne dédoublaient pas les heures quand ils jugeaient les classes "trop petites").

Depuis la rentrée 2012, les dédoublements ne sont plus garantis en S ni en STL ni en STI2D (anciennes STI). A la rentrée 2013, la fin des dédoublements s'appliquera aux autres sections technologiques : ST2S (naguère appelée SMS) et STMG (actuelles STG). Source de cette information :  le site de l'académie d'Amiens.

 

Qu'est-ce qui m'a motivé à créer ce site ?

Vous vous demandez peut-être pourquoi consacrer un site à la suppression des dédoublements, alors qu'il existe d'autres problèmes aussi graves dans l’Éducation Nationale. On pourrait proposer deux réponses à cette question. La première, c'est qu'il est souvent plus efficace de concentrer son énergie sur une revendication précise que de s'investir d'emblée dans un combat très général - plus noble, peut-être, mais un peu trop flou pour être mobilisateur. Cela dit, rien n'empêche un mouvement au départ très circonscrit de se donner des objectifs plus vastes en prenant de l'ampleur.

La deuxième réponse, c'est que la création de ce site est le résultat d'une histoire, avec tous les hasards que cela peut comporter. En février 2012, quelques dizaines de professeurs de la philosophie de toute la France ont discuté de la suppression des heures dédoublées qui allait devenir effectives à la rentrée suivante (pour les sections S, STL et STI2D) puis à la rentrée 2013 (pour les sections STG et ST2S). Quelques collègues de l'académie de Nice étaient dès le départ décidés à passer à l'action, et à refuser de faire cours dans des classes entières à la rentrée 2012. Au fil des discussions, deux idées se sont dégagées :

- une mobilisation purement locale ne servirait pas à grand-chose ; il fallait tenter de créer un mouvement national ;

- il n'était pas nécessaire d'attendre la rentrée 2013 pour agir ; pourquoi ne pas intervenir au moment du baccalauréat ?

Toutes ces discussions se sont d'abord déroulées dans le cadre d'un syndicat d'enseignants : le SNES. Ce dernier a, dans une certaine mesure, soutenu ce mouvement, puisqu'il a proposé un texte réclamant le maintien des dédoublements en philosophie. Dans certaines académies, d'autres syndicats (SUD-éducation, FO) sont également intervenus pour appuyer des revendications semblables. Au moment du baccalauréat 2012, à l'occasion des réunions d'entente et d'harmonisation, différents professeurs de philosophie ont appelé leurs collègues à agir pour le maintien des dédoublements. Dans les académies d'Amiens, Angers, Lille, Nancy-Metz, Nice, Paris, Toulouse, Versailles.... des motions ont été votées dans ce sens.

Ce moment a été à la fois stimulant et un peu décevant. Il a été stimulant, parce qu'il est apparu qu'un nombre significatif de professeurs avait le désir de passer à l'action. La déception, c'est que cette action n'a guère été au-delà du vote d'une motion. Une idée "sacrilège" avait été agitée : celle de retenir les notes des copies de bac un ou deux jours après la date limite où les correcteurs étaient censées les communiquer. Mais, qu'on s'en désole ou qu'on s'en réjouisse, cette idée n'a pas été retenue. Beaucoup de professeurs ont eu peur qu'elle soit trop impopulaire pour avoir un résultat positif. Certains ont craint d'être sanctionnés. D'autres ont eu le sentiment qu'il était vain d'entreprendre une telle action si elle n'a pas été soutenue par le syndicat majoritaire de l'enseignement secondaire (le SNES). Finalement, c'est seulement dans l'Académie de Nice qu'une rétention des notes a été effectuée pendant 24 h - ce qui n'a d'ailleurs pas eu de conséquences catastrophiques, ni pour les candidats, ni pour les correcteurs.

Toujours est-il que la suppression des dédoublements a été maintenue. De manière plus générale, la "réforme" des lycées décidée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy se poursuit sous la présidence de François Hollande et la direction de l'actuel ministère de l'Éducation Nationale, Vincent Peillon. Et même si MM. Hollande et Peillon paraissent plus soucieux que MM. Sarkozy et Chatel de la qualité du service public d'enseignement, il est douteux qu'ils reviennent spontanément sur toutes les régressions amorcées par leurs prédécesseurs. C'est d'autant moins sûr que MM. Hollande et Ayrault semblent avoir fait le choix de la rigueur (pour ne pas dire de l'austérité). Il est donc nécessaire de reprendre et d'amplifier le mouvement ébauché en juin dernier. Et pour que ce mouvement ait à la fois plus de poids et de légitimité, il importe de l'ouvrir à tous les enseignants concernés par la suppression des dédoublements : les professeurs de philosophie et leurs élèves ne sont pas les seuls à en souffrir.